Carnet de voyage: RETOUR Lyon - La Maison
Sur le chemin du retour
Il est 6h34 et le soleil se lève sur l’autoroute A9… un pèlerin averti en vaut deux et cela je ne pouvait l’ignoré tant que j’en était averti… mais j’suis sauvé d’affaire, la péripétie du retour en bus sera à mettre dans les anecdotes du chemin. Ma nuit la plus courte de l’année, coucher à l’ouest et réveillé à l’est !
Même ce retour aura son lot de surprises, déjà par un itinéraire suivant le Camino del Norte, j’avais imaginé revoir toutes mes contrées traversées … mais au final pour 99€, j’ai fais le chemin du Nord, grâce à la compagnie Asla, omnibus entre Santiago-San-Sébastien, car bleu ! Le car à fait toute les petites villes du chemin… plus besoin de le faire, sauf qu’a ce petit jeu là je suis arrivé à 22 h 15 au lieu de 21h45…. heureusement que ma correspondance de Madrid avait du retard… Ah oui à savoir, les cars bleus c’est uniquement pour l’Espagne et les cars Blanc Alsa c’est l’international, bon à savoir à la gare routière de San Sébastien ! ! Et à Oveido, si le car se "BARRE" au bout de 5 minutes alors que l’arrêt est prévu de 45 minutes, ne courez pas après le bus… comme moi… il reviendra … là l'Espagnol est indispensable !
Attendez…mon voyage n’est pas encore fini, du coup j’ose plus aller « P….. » Ah oui, billet éditer depuis la wifi GRATUITE du bus… pour les « chiotte » c’est UN euro !!!
Depuis le bus, la Côte Nord .
18 juillet 2017 à 23:45 (heure locale)
Plus de 26 heures de bus et Santiago me semble déjà très loin ! J’vous cache pas que d’attendre de nouveau parler la langue de Molière… est un vrai soulagement, vous l’aurez compris depuis longtemps, ce qu’il à été le plus douloureux et ce manque de communications, d’échanges et surtout ces petits mépris envers les pèlerins ne parlant qu’une langue.
C’est en pèlerin un peu déboussolé, que j’arrive à la gare routière de Lyon/Perrache, la décision de remonter à pied chez moi à été prise sur la Via Podiensis, un jour où j’ai rencontré un pèlerin revenant de Compostelle.
Je me dois de me rendre à l église de Saint-Nizier, point de départ du chemin de Lyon et remercier ma bonne étoile et refaire toute la traversée de Lyon pour rejoindre mon gîte « Chez Anna » du côté de st-Priest afin de récupérer mon matériel de bivouac et remonter ce même chemin de l'Ain emprunter en Mai … histoire de boucler la boucle !
Chazey S/Ain (Chemin de l'Ain)
Décidément, je crois bien que j’suis pas encore au bout de mes surprises, c’est en nouveau pèlerin-campeur que je suis reparti ce matin… et l’apprentissage est douloureux ! Plus de 40 kilomètres aujourd’hui, le camping du Grand Large à Meyzieux, proche de Lyon n’accepte plus de campeurs en toile, caravane et camping-car…j’ai eu beau dire que je rentrais de Saint-Jacques de Compostelle, la madame ma gentiment prier d'aller voir ailleurs !
Hier, j’ai fini par trouver une bascule, moins 9 kilogrammes depuis le 4 mai… Laurent elle ne serait pas un peu « bidouillée !!! » En me regardant, c’est vrai il y a des manques !!!
Ce soir je suis à pont Chazey sur Ain, j’vous cache pas que cela fait du bien d'être chez soi, Malgré le risque d’orage de ce soir je fais dormir au sec… ma guitoune est monté sous un chapiteau… merci Mr le gérant, je partage les lieux avec un cycliste rentrant d’un tour d’Europe réalisé avec un vélo électrique muni d’un énorme panneau solaire sur sa remorque.
Village médiéval de Pérouge
Pont d'Ain (Chemin de l'Ain)
En me réveillant face à mes montagnes du haut-Bugey, je commence à mesurer la grandeur de mon périple. L’unité de mesure est simple… je suis passé là le 10 mai et marché quasi tout les jours à raison de 27 kilomètres de moyenne. La fatigue commence à bien se faire sentir, je marche comme un métronome et que cet « option » bivouac va me prendre mes derniers forces. Je soir je bivouac à Pont d'Ain toujours sur les bord de l’Ain légèrement en retrait du chemin de l’Ain.
Mes "tournesols et mes montagnes !
Poncin (Chemin de l'Ain)
Tout le monde se pose cette question tête pourquoi Compostelle ? La réponse se trouve en partie ici au camping de Poncin, Village présenté comme ancien Bourg médiéval au bord de la rivière de l’Ain.
Compétiteur dans l’âme depuis toujours… je m’offre pour mes 50 ans le marathon de Paris et découvre au delà un univers de « frapadingue », des courses d'ultrafond, des raides sans limites. Le camping de Poncin à été le théâtre de mes préparations, en 2008 je rejoins Paris – Montmartre en 6 jours, en 2012 je rejoins la côte Basque en 12 jours en course à pied et rendre avec une grosse fracture de fatigue, durant ce raide je croise je chemin de Compostelle… 5 ans c'est écoulé de depuis et ils auront pas été de trop pour chasser cette bigorexie du sport, cette surenchère aujourd'hui de défis est derrière moi… quoi de mieux qu’une bonne thérapie d’une longue marche au long court sur le chemin de Jacques de Compostelle pour balayer mes vieux démons !
The End, La maison... le jour d'aprés, FIN
Voilà aujourd’hui Dimanche mon chemin de Saint-Jacques de Compostelle est bien fini, ce dernier m’a mourir pendant deux années alors que fait un pèlerin le jour d’après…. Il se rase !!!
J’vous propose un dernier compte rendu de cette dernière journée de marche, avec une rencontre que je ne serai bien passé dans la montée du col du Sappel et des vignobles du Cerdon, des colonies de chenilles de la famille des Pirales du buis, heureusement ce chemin se finira par deux notes heureuses… un dernier tampon sur ma crédential à la maison du Sappel (Accueil jacquaire… pour les partants !) Et à 10 kilomètres de la maison, après 78 jours les retrouvailles avec mon épouse, suivi un peu plus loin du frangin.
Jusqu’à son dernier souffle mon chemin aura répondu à toutes mes attentes… comme ces retrouvailles avec mes vieilles chaussures envoyées depuis St-Jean-Pied-Port, que je retrouve en décoration sur mon muret et l’ultime tour de clef , pour rouvrir cette porte fermée il y a 78 jours… l’heure est venue de refermer ce carnet de Voyage après deux mille soixante dix neuf kilomètres, la boucle est ainsi bouclée.
Muchas gracias a todos, adios amigo, hasta muy pronto
Voilà déjà plusieurs mois que je suis rentré et j’vous rassure de suite on réintègre son petit confort douillet très très facilement ! Par contre je n’échappe pas aux « coup de blues » où « mini déprime », un tel voyage vous transforme en profondeur… les choses ne sont plus comme avant, le chemin vous ouvre les yeux, d’où une certaine déconnexion... le chemin reste encore bien présent. A vrai dire, depuis mon retour je me sens ailleurs ! Ce voyage était au départ qu’une parenthèse… plus que cela il est contagieux ! Mon fils partira en septembre et j'espère bien l'accompagner un peu... Mon histoire avec ce chemin n'est pas fini !