Balade sur le chemin de grand randonnée de Compostelle...
Sans refaire l’histoire, c’est du Puy que parti l’évêque Godescalc, en 950, L’importance du sanctuaire marial du Puy, en fit une tête de départ. Si les traces écrites sont minces, l’archéologie et le jalonnement par d’importants sanctuaires ont permis de restituer le chemin suivi par les premiers pèlerins médiévaux. Les connaissances historiques ont permis un balisage au plus prés des tracés médiévaux tout en prenant en compte les impératifs contemporains.
250 000 pèlerins/randonneurs rejoignent le sanctuaire de Saint Jacques chaque année, il faut relativisé se chiffre, puisqu’il suffit de faire les 100 derniers kilomètres pour rentrer dans "les statistiques". De 1 à 2 % parcourent l’intégralité du parcours tout au plus, là encore faut-il aussi relativisé, car on entend par « intégralité » ceux qui partent d’une voie française : Le puy : la plus emprunté, Vézelay, Paris ou Arles. D'autres partent encore de plus loin, après avoir tourné la clef dans leur serrure , espèrant bien faire partie de cette catégorie.
Une grande majorité effectue le chemin par tronçon en fonction de leur disponibilité et de leur bourse, car le chemin hélas à un coût. Je reviens de cette « rencontre » avec une interrogation, doit-on l’appeler «le chemin de Compostelle » où « sentier de grande randonnée » en ce mois d’Août ? Le chemin est parcouru en groupe, en couple où en ami (es), quasiment pas de solo... ce ne doit pas être la saison ! Autre constatation l’utilisation des prestataires de services telle que « la Malle Postale », porter un sac à dos n’est pas à la portée de tous… mais il ne faudrait pas que cela devienne une généralité… Je pense que le sac à dos fait parti « du chemin » Parcourir ce dernier doit avoir un prix... celui de l'effort. Anecdote du chemin, le matin où soir c’est une lignée de sacs, valises aux portes des réceptions des hébergements. Autres facettes du chemin le réaliser avec un âne, comme cette famille rencontré à St-Christophe-sur-Dolaison et qui allait jusqu'à Conques en 8 jours, là le chemin retrouve tout son sens.
Je vous invite à suivre mon escapade entre le Velay et la Vallée du Lot. tantôt en voiture, à pied où en Vtt. 12 jours à pister les coquilles et petites barres rouges et blanches. Tout commence à la sortie de Lyon, par la voie (Voiture) Bolène et césar.
Montarcher est notre premier village médiéval sur cette route des vacance (Circulation interdite). Du haut de son éperon rocheux (1160 m ), Montacher est le plus haut village de la Loire, son nom proviendrai de "Montis Archierri" ce qui signifie " Monts des Archers"
Une légende raconte qu'au XIIIème siècle , des brigands sont venus piller les hameaux aux alentours, pris dans la tempête ils ont rebrousser chemin en direction de Montacher. Alors , partez découvrir le trésor de Montacher avant que les brigands ne reviennent le dérober.
C'est à Montarcher qu'il faut choisir son chemin... soit par le GR3 les gorges de la Loire 86 kilomètres où la voie romaine "Bolène" et chemin de César 60 kilomètres... La décision se prendra à la fontaine des randonneurs, suivant les circonstances: météo, hébergement, rencontre, etc...
Au sud-est du Massif Central, Le Puy-en-Velay est un ville d'art et d'histoire avec un grand 'H' . C'est ville me plaît bien, depuis que je l'ai découverte lors d'un déplacement professionnelle il y a une quinzaine d'année, puis il y a eu mes participations à cette épreuve "mythique" des 100 kilomètres de Millau. Ce qui fait que le Puy était sur notre route... mais jamais le temps de s'arrêter... et puis il y a eu cette folle chevauchée entre Genève et Hendaye en 2012, avec des étapes "démesurées" où mon temps était compté !
Alors pensez donc... cette fois, nous prîmes notre temps: escale de 3 nuits au camping de Bouthezard au pied du rocher St-Michel d'Aiguilhe. La haut ville foisonne d'éléments architecturaux protégés, elle s'étend sur plus de 35 hectares organisé autour de la cathédrale, du rocher Corneille et d'Aiguilhe. A deux pas de la cathérale Notre-Dame-du-Puy, ce trouve le Camino, il s'agit d'une scénographie multisensorielle, une façon de visitez le chemin comme si vous y étiez. Chaque soir un accueil pèlerin "du verre de l'amitié" est organisé au café du Camino dans le magnifique jardin de l'Hôtel Saint Vidal . A deux pas, se trouve l'accueil Saint-Georges (Porte St Georges).
Perché sur le rocher Corneille, Notre-Dame de France ne passe pas inaperçu à notre arrivée au Puy. elle a été créée avec le métal des 213 canons pris aux Russes lors du siège de sébastopol durant la guerre de Crimée. L'ascension à l'intérieur de la statut est rythmée par l'intermédiaire de 3 paliers de repos et de contemplation (ouverture/photo ci-dessus). A l'intérieur de sa couronne se trouve un hublot, offrant une vision à 360°
Hasard où pur coïncidence, la statue de la Vierge Marie se trouve dans l'axe du chemin de Compostelle droit devant. Sur sa gauche, le pic rocheux d'Aiguilhe et sa Chapelle St-Michel. Je pense que tout pèlerin se doit de monter sur le rocher Corneille... rien que pour admirer la beauté des paysages façonné par le "volcanisme".
Prouesse technique et humaine, le rocher et l'église Saint-Michel d'Aiguilhe vous époustouflera par sa construction qui fût décidé par l'évêque Godescalc du Puy à son retour de St Jacques au Xe S. Le rocher de 82 m de hauteur est la cheminée d'un ancien volcan, son ascension se fait en moins de 10 minutes par 268 marches taillées dans le roc.
Emotion intense en entrant dans le sanctuaire, la voûte et les murs sont couverts de remarquables fresques récemment restaurées. Une messe à lieu les Jeudis à 18 h 30 de Pâques à Novembre. Le rendez-vous est pris, j'espère lors de ma halte au Puy y revenir. Élu en 2014: 4ème monument préféré des français.
La cathédrale du Puy en Velay, est de style roman, elle présente diverses influences dues aux rapports de l'Orient et de l'Espagne. Mais sa particularité est que le choeur repose sur le rocher, plus surprenant encore aux XI et XIIe s, afin d'accueillir les pèlerins toujours plus nombreux , quatre travées supplémentaires sont audacieusement construites sur le vide pour rattraper un dénivelé de 17 m. Le grand escalier de 134 marches de la rue des tables vous amène directement dans le choeur de la cathédrale (pour imager, c'est comme si vous sortiez d'une station de métro... et tombiez face à l'autel !) . Il nous était inconcevable, de ne pas venir à la messe, et suivi de la bénédiction des pèlerins, en partance pour Compostelle. En ce 5 Juillet, c'est une soixantaine de pèlerins ou randonneurs qui s'apprête à partir. C'est devant la statue de Saint Jacques que la bénédiction d'envoi a lieu, le prêtre commençant par un recensement des nationalités. Chaque pèlerin peut récupérer si le désir des prières, sous forme de messages laissé par des anciens pèlerins et son invité à leur tour à laisser des prières pour les prochains. C'est par le grand escalier centrale ouvert pour la circonstance que les pèlerins se dirigent dans le centre du Puy désert à cette heure matinale. quand à nous, nous prenions la route, pour une longue journée touristique jusqu'à Conques. (Je reviendrai plus tard sur nos différentes balades sur le chemin)
Dans la série "lorsque j'étais coureur " , mise à jour de la ré initialisation !!! J'espère que vous suivez !!! Sur la route de Montbonnet avec en toile de fond les Bains et le Puy. Ce jour là en 2012, l'étape avait commencé à Bas-en-Basset dans la Loire pour se finir à Monistrol d'Allier, ce même jour, il n'était que le p'tit frère de Laure et devenait champion Olympique... depuis il c'est fait un prénom: Florent .
Sauges, en Margeride, pays du Gévaudan et de sa bête du même nom. De nombreux souvenirs réapparaissent, comme dans la montée à la sortie de Monistrol, alors qu'il fait encore nuit, je bute dans un appui tête de voiture se trouvant au beau milieu de la route. A Sauges nous retrouvons un randonneur rencontré la vieille sur notre étape de St Privat d'Allier, il avait prévu de s'arrêter à Monistrol d'Allier, un début sportif... tout ce que je veux éviter, le mot "course" n'étant plus dans mon état d'esprit.
La question en arrivant à St Alban, vais-je retourner "mon pélerin" J'espère faire un "triptyque" ! A notre arrivée sur St Alban sur Limagnole je suis agréablement surpris, les terrasses des cafés sont noir de randonneurs... comme la pharmacie ! En 2012 à la même heure, c'était une case déserte . Surtout ne pas oublier d'admirer le magnifique clocher peigne de l'église de St Alban,
Nous traversons l'Aubrac très vite, Je préfère découvrir ce plateau classé zone natura 2000 que lors de mon prochain cheminement. Petite particularité ici les piquets des pâturages ne sont pas en bois ... mais en pierre. A Nasbinals, à l'ombre des platanes les Randonneurs attendent l'ouvertures des gîtes... Cet aspect là, J'AIME PAS c'est pourquoi j'espère pouvoir partir avec une toile ultra légère pour plus d'autonomie et ne pas craindre de dormir à la belle étoile... sommes-nous pas sur le chemin des étoiles !
Saint Côme d'Olt est un bourg médiéval. Classé "plus beaux villages de France" Il nous ramène plusieurs siècles en arrière: un tour de ville quasi-circulaire, comportant trois portes fortifiées. Son église est son clocher flammé était-elle voulue ? Les Saint-Cômois sont fiers de leur clocher "tordu" . C'est à Espalion en 2012, que je quittais sans le savoir le chemin de Compostelle, je jour là ... l'étape fût cauchemardesque.
Nous attendions avec impatience cette vallée du lot, que nous ne connaissions pas . Estaing, classé lui aussi "plus beau village de France" c'est simple ils le sont tous ! Une concentration de rares curiosités : Son pont gothique du XVIe s., son église, son château, etc... découvrir sous cette forme le chemin et le partager avec mon épouse nous comble de bonheur.
Conques est le terme de notre étape du jour, . C'est sur les bords de la Dourdou à deux pas du pont des pèlerins (à Saint Chély d'Aubrac se trouve également un pont "dit Pont des Pèlerins"), que nous nous installons pour trois nuits. Conques nous a conquis, aujourd'hui je comprend mieux pourquoi c'est une étape majeur sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle.
Flâner dans les ruelles équivaut à effectuer un voyage au travers le temps et au coeur en d'un des plus beaux villages de France. Chaque soir durant la période estivale, une visite nocturne de l'abbatiale Sainte-Foy est organisé, c'est avec beaucoup d'humour que le tympan et ses 124 personnages sont présentés, un chefs d'oeuvre de la sculpture Française du XIIe s. Nous sommes ensuite invité à pénétrer à l'intérieur, l'abbatiale Saint-Foy est impressionnante par son élévation intérieure et pour cause, des tribunes permettent d'en faire le tour. Les vitraux "son contemporain" ils dates de 1994 et sont l'oeuvre du peintre Pierre Soulanges, ils respectent l'architecture romane de l'édifice et invite la lumière extérieure à pénétrer. Cette visite est accompagné par l'orgue de l'abbatial & lumière , une acoustique exceptionnelle, parfois nous aimerions que le temps s'arrête.
Le lendemain, je remontais à rebrousse poil le chemin jusqu'à Sénergues et revenait à Conques dans le flot des pèlerins et randonneurs. L'arrivée dans Conques est frustrante, aucune vu global du village.... Je croyais avoir lu l'inverse ! C'était mal me connaître, en face se trouve le site de Bancarel et là "Conques" vous appartient. Inutile d'y monter après votre journée, le lendemain "Conques" sera à vous depuis la chapelle Saint Foy sur le GR65. (Photo: le gîte Saint-Foy, derrière l'abbaye).
C'est sous l'orage que nous quittons Conques pour Lacapelle-Mérival sur la variante Figeac-Rocamadour. Et profitons du célèbre marché du Samedi à Figeac.
Je vous le confirme... il y a de "drôles d'oiseaux" sur cette variante de Compostelle entre Figeac et Rocamadour ! Notre but, faire d'une pierre deux coups... parcourir le GR6 et revoir la cité millénaire de Rocamadour. Je reviendrai un peu plus tard sur cette agréable variante, une arrivée à Rocamadour par les gorges de l'Alzou qui vaut le détour ! Après trois nuits au camping (Possibilité hébergement en bungalow/toile) de Lacapelle-Marival et son château du XIIIe s, nous reprenions notre chemin vers la vallée du Célé.
A Figeac plusieurs possibilités s'offre aux pèlerins: suivre le chemin millénaire ou suivre une des variantes, le choix sera cornélien. La variante du Célé que nous parcourront en voiture est une large vallée paisible et luxuriante propice à la culture et à la végétation. La vallée est creusées dans les falaises de calcaire et le chemin jongle avec ces éléments de la nature. De nombreux villages médiévales, quelques maisons troglodytiques, moulins, rivières, vignobles, champs de tournesols agrémente cette vallée du Célé. Ici on respire le calme, la sensation que le temps c'est arrêter pour ne pas me déplaire. A Cabrerets le GR traverse le site de la Grotte du Pech Merle (peintures préhistoriques) et c'est par le chemin du temps que l'on quitte la vallée du Célé.
C'est à Bouziès que le Célé se jette dans le Lot et c'est au pied de St Cirq Lapopie, classé premier village préféré des Français en 2011 que nous plantons une dernière fois notre bivouac. Ici le GR 631 laisse sa place au GR 36/46 à la sortie de Bouziès, ce dernier emprunte le chemin de halage le long du Lot. Taillé dans la falaise il mesure 300 m de long et 2 m de haut, on pourrait croire que cela et une "merveille " de la nature... pas du tout, cela est le fruit d'un dur labeur de l'homme ! Plus que jamais cette vallée du Célé m'a séduite... et dire que je n'ai vu que la bande annonce !
Perché sur son promontoire 100 m au dessus des méandre du Lot, St Cirq Lapopie est un petit chef d’œuvre de l’époque médiévale, c'est certainement pourquoi les Français l'on élu. Cette année, nous avons découverte les visites nocturnes et là, voir ici à St Criq la vérité n'est pas forcément celle que l'on veut nous faire avaler ! Nous avons trouver un village "tombant en ruine" , des gravats, des ruelles interdites suite à des risques de chute de pierres. Me faisant l'avocat du diable, le flux de touristes n'est-il pas un prédateur de tout ces "plus beaux villages de France" ?
La beauté de St Criq et son environnement, moulins, écluses, ports, tout cela évoquent les périodes de gloire d'une activité batelière qui fut florissante. Ce n'est pas sans un pincement que nous quittons de nouveau sous une petite pluie fine "ces chemins de Grandes Randonnées de Compostelle" pour rejoindre la feria de Béziers .... tout un contraste !
A bientôt, pour plus de photos dans "album" .